Après 10 jours à Bangkok, nous avions hâte de bouger, et ce, n’importe où. Jésabel avait entendu dire que Koh Lipe, une île tout au sud de la Thaïlande, était encore peu touristique, comparativement à Koh Phi Phi ou encore Phuket. Comme nous ne pouvions faire le voyage d’un seul coup, nous avons convenu de nous arrêter une nuit à Hua Hin à trois heures seulement en autobus de Bangkok.
Cette ville est une des plus vieilles stations balnéaires du pays, et c’est exactement ce que nous avons ressenti en arrivant. Les rues sont une succession de restaurants occidentaux et de bars où des femmes attendent leurs clients en bas, avant de les emmener à l’étage où on peut remarquer que toutes les fenêtres sont fermées… D’ailleurs, on voit de nombreux hommes de type européen accompagnés de Thaïs, pas forcément jeunes, pour aller au restaurant, pour se balader, pour faire des activités.
Cette ville m’a semblé très caricaturale du tourisme de masse en Thaïlande, puisque je ne suis pas allée à Phuket ou dans d’autres villes du Sud pour pouvoir comparer.
Ce qu’on retient le plus de cet arrêt à Hua Hin, c’est notre soirée de combats de boxe thaïe (non, je ne me suis pas battue avec Daniel !), dans une toute petite salle de spectacle, où nous étions assis près du ring. Au début, on ne comprenait pas trop ce qui se passait car les deux adversaires font une sorte de danse, et se donnent des petites claques… et petit à petit le rythme s’accélère mais les prises et coups restent toujours d’une violence raisonnable. Par exemple, un des boxeurs a reçu un mauvais coup de coude au nez et a saigné pas mal, et comme le public n’a pas réagit, on a compris que ce n’était pas un coup qui était accepté et que le sang n’était pas quelque chose qui excite la foule, comme ça peut être le cas dans certains sports de combat.
Ce qui nous a le plus surpris, c’est que deux des combats étaient des combats…. d’enfants ! Je pense qu’ils avaient entre 8 et 13 ans. Au début nous étions un peu perplexes, car pour nous la boxe est considérée comme un sport assez violent, et même dangereux si on prend en compte les risques de commotion cérébrale. Mais les matchs étaient présentés de manière très respectueuse et les coups semblaient assez faibles… ça fait quand même un petit choc de voir des petits garçons s’envoyer des coups et se faire motiver par leur entraîneur comme de grandes personnes !
En route vers Koh Lipe
Pour nous rendre à Koh Lipe, il faut prendre un ferry à Pak Barra qui passe seulement une seule fois par jour durant la basse saison, à 11 h 30 du matin. Le plus simple était donc que nous voyagions de nuit pour arriver le matin à Hat Yai (à la frontière avec la Malaisie), d’où on peut prendre le minibus pour Pak Barra.
Nous avons choisi de prendre le train entre Hua Hin et Hat Yai, un voyage de treize heures avec nos amis les cafards qui grouillaient sous nos pieds et parmi les vendeurs ambulants de nourriture. C’était quand même expérience intéressante, même si Daniel a passé la nuit à protéger notre territoire de l’invasion, ce qui nous a laissé peu de temps pour dormir…
Arrivés à Koh Lipe après encore 2 heures de minibus et 2 heures de ferry, nous avons réalisé que nous n’avions pas voyagé pour rien. L’île est toute petite, il n’y a qu’une grande rue bordée de petits commerces et restaurants, et aucune voiture n’y circule. Comme nous étions en basse saison, la moitié des hébergements étaient fermés, et les hôtels restants étaient à moitié prix. Nous avons pu alors nous offrir pendant 4 jours un bungalow directement sur la plage. Par contre, comme tout est importé du continent la nourriture est beaucoup plus chère … Heureusement, nous avons pu utiliser la cuisine de l’hôtel pour nous préparer quelques petits déjeuners et soupers.
| Notre bungalow |
| La vue de notre bungalow... |
Les plages n’étaient pas non plus nettoyées, car ils attendent le mois de novembre quand la haute saison commence pour faire le grand ménage. En fait, on nous expliqué que la majorité des cochonneries provenaient de la mer qui les déverse de mai à octobre. D’ailleurs on peut voir la provenance des bouteilles d’eau, car les étiquettes indiquent l’Indonésie, la Malaisie, etc. On a aussi appris que les habitants originaires de cette île sont appelés les Gitans de mer, et sont un peuple cousin des populations des îles du Pacifique.
Nous avons fait du snorkelling avec nos masques et tubas, et c’était la première fois pour Daniel. On a loué aussi un petit kayak pour se promener, et une autre matinée on a arrangé une balade d’une demi-journée en bateau pour visiter les îles avoisinantes.
En fait, Koh Lipe fait partie du Parc national maritime de Tarutao, qui est censé protéger la faune et la flore… mais d'après ce que j'ai compris, depuis trois ans l’île se développe de plus en plus pour le tourisme, et même en basse saison on peut voir de nombreux bateaux à moteur circuler entres les îles pour le plaisir des touristes - dont nous faisons d’ailleurs partie – ce qui me fait douter de la capacité du parc à vraiment se préserver.
Je suis toujours tiraillée entre l’envie de visiter ces lieux paradisiaques préservés et le désir de ne pas encourager le tourisme de masse dans ces espaces qui abritent encore de nombreux espaces naturels marins intacts… il faudra que je creuse un peu plus cette question durant la suite du voyage…
C’est à Koh Lipe que nous nous sommes séparés de Jésabel et de Bjorn après deux semaines de voyage ensemble. Nous voulions aller en Malaisie, et eux voulaient remonter vers le Nord de la Thaïlande. Malgré le fait que nous soyons d’excellents amis et que nous ayons vraiment une très bonne communication, on s’est aperçus que voyager à quatre peut parfois être assez compliqué, que ce soit au quotidien – choisir un restaurant, attendre quelqu’un aux toilettes, négocier un logement – ou que pour la conception de l’itinéraire en tant que tel. Bien que nous considérions tous être des personnes faciles à vivre, nous avons chacun une petite manie, quelque chose sur lequel nous bloquons ou que nous n’aimons pas… et puis chacun à notre tour nous avons des coups de fatigue, mal aux pieds, faim, etc.
Nous avons aussi des rythmes de voyage différents, et je pense aussi qu’il est plus difficile de faire du couchsurfing à qautre. Pour toutes ces petites raisons, nous avons décidé de ne pas organiser le reste du voyage ensemble, mais plutôt d’essayer de se croiser dans un pays lorsque cela sera possible.
Bref, tout ça pour dire que ça nous a quand même appris beaucoup de choses sur notre manière de voyager – si on peut vraiment prétendre en avoir une ! – grâce à tous nos débats et discussions avec Bjorn et Jésabel.
Je vous écrit de Kuala Lumpur où nous avons passé une semaine et fait un petit tour à Singapour. Demain nous partons pour Kuching, sur l’île de Borneo. Nous y resterons 2 semaines, jusqu’au 25 octobre, puis nous irons au Cambodge.
Arg le snorkeling ? Tu pouvais aussi dire "randonnée aquatique" petite snobinette ^^
RépondreSupprimerEn tous cas je suis contente que tu arrives à alimenter ton blog, ça fait plaisir de pouvoir vous suivre !!!!! Bisous cousinette