mercredi 26 octobre 2011

Kuching : les vacances dans les vacances

Je ne vais pas me plaindre : je suis quand même privilégiée de voyager et d'avoir des décisions aussi peu compliquées à prendre que choisir entre prendre l'autobus de 9 h ou 11 h du matin, ou encore choisir entre une soupe aux nouilles et du riz au poulet... bref, la vie est supportable.

Mais comme cela fait déjà deux mois que nous voyageons en Asie - d'ailleurs notre première fois pour nous deux - on peut ressentir parfois un petit coup de fatigue.

Nous avions alors décidé de réserver des billets pour Sarawak, un des 14 États de la Malaisie, situé sur l'île de Bornéo (partagée avec l'Indonésie et le Brunei). Et pour nous "obliger" à nous reposer nous avions acheté notre billet aller pour Kuching, et deux semaines plus tard un retour à partir de la ville de Sibu, située à 400 km de Kuching (ou 4-5h en bateau par la rivière). On voulait donc limiter la possibilité de parcourir de grandes distances en peu de temps, et vraiment en profiter pour bien explorer une région en particulier.

La partie malaisienne de Bornéo est surtout connue pour son mont Kota Kinabalu ou pour son réseau de grottes dans le parc national de Gunung Mulu. Mais parce que nous avions choisi Kuching un petit peu au hasard, nous n'avons fait aucun de ces lieux prisés des touristes, mais à la place nous avons atterri dans une ville d'un demi million d'habitants, tranquille, mais quand même riche en activités.

Nous avions prévu de faire du couchsurfing durant notre séjour, et nous avions même eu des réponses positives de la part de deux hôtes. La première à nous avoir répondu nous proposait même de venir nous chercher à l'aéroport ! Mais elle n'est jamais venue... donc nous avons passé nos deux premières nuits à l'auberge. En soi cet oubli n'était pas un problème, car normalement un hôte n'a pas à venir nous chercher, mais ce qui était gênant, c'est que lorsque nous avons finalement réussi à la rejoindre, elle nous a indiqué l'adresse ... de son guesthouse ! Elle nous a alors expliqué qu'elle offrait deux nuits gratuites à ses couchsurfers, et après ceux-ci pouvaient rester en payant un peu... ce n'est vraiment pas l'esprit du couchsurfing, puisque ce que l'on recherche avant tout ce n'est pas un endroit gratuit pour se loger, mais rencontrer quelqu'un et partager son quotidien... bref, ça nous a dégoûtés, et nous sommes repartis le lendemain matin. Finalement, nous avons trouvé une auberge pour le reste du séjour, où nous étions seulement 5 touristes, pour un employé qui était là 24/24h... mais au moins pas d'ambiguïtés.

Mis à part cette petite mésaventure logistique, nous ne nous sommes pas ennuyés dans cette région entourée de jungle, où nous avons pu observer de nombreux animaux en liberté et des fleurs qu'on ne retrouvent que sur l'île de Bornéo.


Des orangs-outans au centre de réhabilitation de Kuching. Même si la grand-mère et le bébé semblent très mignons, ces grands singes sont très forts et peuvent être très agressifs envers les humains : le mois dernier quelqu'un s'est fait arracher le doigt et casser le tibia....

Le parc national de Bako

Ce parc accessible seulement par bateau, a été notre première expérience dans la jungle, où nous avons passé une nuit entourée, de singes, de cochons sauvages, de macaques, et de BVNI (bibites volantes non identifiées).


Le singe nasique, qu'on ne retrouve que sur Bornéo, est herbivore (d'où son gros estomac gonflé par les enzymes nécessaires à la digestion). Les Malaisiens l'appellent le "Dutch Monkey". Moi je trouve qu'il ressemble surtout à Daniel avec son gros nez...


Notre sentier de trekking

La récompense

Ce vieux macaque a l'air tranquille, mais il a quand même trouvé le moyen de voler les nouilles de Daniel directement dans son assiette...

On ne peut pas dire que nous n'avions pas été prévenus...

Une maman cochon sauvage avec ses petits
Les caves de Bau

Même si nous avons connu notre premier "flop" de couchsurfing, nous avons eu la chance de passer pas mal de temps avec les parents (Catherine et Alex) de mon ex-coloc à Fredericton (Tiffany). Nous sommes allés plusieurs fois souper avec eux et ils nous ont emmenés à l'extérieur de Kuching, dans des lieux difficiles d'accès en transport en commun.
Nous sommes allés à Bau, située à 30 km de Kuching, dont le nom signifie puanteur en raison de l'odeur dégagée par les cadavres après une bataille meurtrière (mais je ne me souviens plus laquelle)...


Fairy Cave - parce que cette grotte est seulement éclairée par la lumière du jour, le photo ne permet pas de se rendre compte de la beauté de cette vue... 

Wind Cave - entièrement dans le noir, on se balade avec une lampe torche et on peut y observer des centaines de chauves-souris et la rivière souterraine.
Lundu - Gunung Gading National Park

À 90 km de Kuching, Lundu est connue pour son emblème, la rafflesia, la fleur la plus grande du monde ! Elle ne fleurit que tous les 9 mois et pour seulement 5 jours... chanceux comme nous sommes, une fleur a fleuri durant notre séjour.

Celle-ci fait 66 cm de diamètre !
Durant la semaine, nous sommes aussi allés dans une ferme de crocodiles connue pour son spectacle de crocodiles sauteurs...


Longhouse à Kampung Bunuk - Biduya

Séjourner dans une longhouse, ou maison longue, dans une des nombreuses tribus de la région est une activité très populaire pour les touristes à Sarawak. En fait, la population de Sarawak est constituée à 30% d'autochtones, 30% de Chinois, 30% de Malais et le reste d'Indiens. Les agences de voyage organisent alors des "séjours tout inclus" dans un village autochtone avec performance de danses traditionnelles, repas typique et nuit dans une longhouse, tout ça pour 100 euros ! J'en ai discuté avec plusieurs touristes qui l'ont fait, et plusieurs s'entendent pour dire que cela faisait un peu commercial, puisque maintenant les habitants de ces villages vivent dans d'autres logements, ont la télé et tout l'équipement (tant mieux !), et que cela faisait un peu artificiel, la manière dont les touristes étaient "divertis"... Même si avant de venir à Bornéo j'avais très envie d'aller dans ce genre de village, j'ai dû renoncer à cette visite...
Mais grâce à Catherine et Alex, nous avons pu visiter par nous-mêmes un village d'une tribu biduya, à une heure de Kuching.


Une longhouse, ou maison longue, est en fait une grande maison commune partagée par plusieurs familles. Sur cette photo, seule une des sections est toujours habitée par une famille, d'où l'antenne satellite.

Maintenant, les habitant ont construit des maisons modernes à côté des longhouses.

Cette femme tient un musée privé réunissant des objets traditionnels de la tribu biduya pour éduquer les nouvelles générations

Bref, un séjour bien rempli, mais surtout très reposant, puisque nous avons pris vraiment du temps pour vedger (pour les non-Québécois : vedger signifie traîner, ne rien faire de particulier et relaxer) : aller au cinéma, lire, manger tous les jours au même endroit, et dormir.
Quand nous avons quitté Kuching, nous avions vraiment le sentiment de repartir en voyage tellement nous avions eu le temps de nous habituer à cette ville et de nous faire de nouveaux amis.

Délicieux souper familial préparé par Catherine. Thank you a lot Alex and Catherine for the wonderful time spent together ;)
En direct de Phnom Penh, Cambodge, où nous sommes arrivés mardi. Comme nous n'avons que 2 semaines au Cambodge - avant notre vol Bangkok-Kathmandu le 9 novembre - nous allons rester encore quelques jours dans la capitale, puis visiter Kampong Cham, les temples d'Angkor et Battambang.  

samedi 15 octobre 2011

Singapour : la ville feng shui

C’est sur un coup de tête que nous avons décidé de passer la fin de semaine à Singapour, à seulement 5 heures d’autobus de Kuala Lumpur. Grâce au groupe couchsurfing last minute de Singapour, nous avons été hébergés chez Karla, une Philippine qui habite la ville depuis quelques mois déjà. Nous étions ses premiers couchsurfers, alors elle était très soucieuse de bien nous faire visiter la ville. 

Elle nous a expliqué que le Premier ministre avait consulté des experts en feng shui pour concevoir l’urbanisation de la ville. Je ne sais pas vraiment quelles sont les caractéristiques du feng shui, mais il est vrai que la ville est très pratique et organisée. Tout est écrit en anglais, chinois, malais et tamoul ; tout est propre, et il se dégage même une certaine harmonie des lumières et des gratte-ciels qui sont tous très designs.

Mais des fois ce souci de la perfection mène à certains situations cocasses… par exemple, à la frontière, il est notifié qu’il est interdit de faire le trafic de… gommes (chewing-gums) ! Donc à côté des panneaux interdisant les armes à feux, la drogue (le trafic de drogue étant d’ailleurs passible de la peine de mort en Malaisie et Singapour) on retrouve un panneau anti-gomme…

La ville en tant que telle n’est pas si excitante que ça à visiter, car elle cherche surtout à attirer un tourisme d’un certain niveau économique avec ses nombreux casinos, hôtels de luxe, attractions, etc. Mais grâce à Karla et ses amis, nous avons passé une super fin de semaine, et finalement nous avons peut-être plus appris sur les Philippines que sur Singapour !

Marina Bay


En haut des trois tours, un jardin suspendu

Notre hôte CS (Karla à droite) et son amie Mafe à gauche

Le Merlion, symbole de Singapour

Notre hôte essaye de chausser Daniel... en vain...
Après avoir parlé à plusieurs voyageurs, Singapour est un peu une destination visitée pour avoir une nouvelle étampe sur son passeport... on y va pour pouvoir dire qu'on y est allé, mais on ne reste jamais trop longtemps.

Encore à Kuching, nous y serons pour une semaine encore. Nous avons passé la nuit dans la jungle, et le matin on s'est fait encercler par des macaques qui voulaient notre lunch ! Daniel s'est même fait volé ses nouilles directement dans l'assiette.

mercredi 12 octobre 2011

Kepong : Kuala Lumpur selon la communauté chinoise

Après une nuit passée à Hat Yai, nous avons pris l’autobus pendant 9h pour aller directement à Kuala Lumpur en Malaisie, où Hong Ka, notre hôte couchsurfing pour quatre nuits, nous attendait.
C'est la deuxième fois qu'il reçoit des couchsurfers : il était très enthousiaste et nous avait préparé des activités pendant nos quatre premiers jours en Malaisie. C’est un Malaisien chinois, et il habite à Kepong, à 20 minutes à l’extérieur de Kuala Lumpur. Nous avons donc eu uniquement le point de vue de la communauté chinoise malaisienne qui constitue 25% de population totale, la majorité étant constituée de Malais (50%) de confession musulmane, et l’autre partie étant constituée d’Indiens (10%). La Malaisie est donc un pays très multiculturel, mais qui semble divisé… si bien que Hong Ka m’explique que même s'il parle malais, car c’est la langue officielle d’enseignement, les membres de la communauté chinoise peuvent passer toute leur vie avec très peu de contacts avec les autres communautés. Ils parlent mandarin entre eux, ont bien sûr leur quartier, mais pas seulement un Chinatown, des villes entières comme Kepong.

De ce que j’ai compris, les Chinois auraient un plus grand pouvoir économique que les autres communautés, de sorte que le gouvernement cherche à favoriser les Malais par de nombreuses mesures de discrimination positive pour l'emploi dans la fonction publique et dans le gouvernement, et par des aides financières, comme un rabais de 5% lors de l’achat d’une propriété immobilière.

C’est donc sans surprise que les autres communautés ont certains ressentiments envers le gouvernement. Bien que la liberté de religion soit consacrée par la loi, la religion d'État est l'Islam, et de nombreuses restrictions sont imposées, comme l’interdiction de démonstration d’affection en public ou l'obligation d’être habillé suffisamment couvert. Hong Ka m'a expliqué que lors des recensements, il n'existe pas de case "athée", et qu'il fasse obligatoirement s'identifier à une religion...

Bien sûr, je n’ai encore eu que le point de vue de la minorité chinoise, et j’espère rencontrer durant les 2 prochaines semaines des Malais d’autres communautés.

Hong Ka nous a donc fait visiter pendant quatre jours, et comme il a une voiture il a pu nous emmener dans des endroits où nous n’aurions jamais pu aller sans lui.

Grottes de Batu : un temple Hindou construit dans des grottes
Autour du temple, les singes savent qu'ils se feront nourrir par les touristes

Les tours jumelles Petronas (les plus hautes du monde jusqu'en 2004)
Nous avons aussi été témoins d'une cérémonie religieuse chinoise : les participants doivent pendant un mois manger végétarien pour se purifier, et le jour de la célébration, ils doivent marcher pieds nus sur la braise. Par cet acte, ils se garantissent santé, prospérité et chance pour l'année. À la fin, chacun peut ramener chez soi un morceau de charbon en guise de porte-bonheur.



Parmi les autres activités organisés par Hong Ka, nous sommes allés au Genting Highland, un complexe de divertissement et de casino très apprécié des Malaisiens et surtout des Singapouriens qui sont contraints dans leur pays de payer un droit d'entrée pour les casinos.

Nous sommes allés faire un trekking dans la jungle pour faire un peu d'exercice physique considérant la quantité astronomique de nourriture que nous avons ingérée en si peu de temps... Nous avons aussi fait une excursion en bateau sur une rivière en plein milieu de la jungle pour admirer les lucioles qui scintillent la nuit.


À ce moment, nous ignorons encore qu'il y a des crocodiles dans cette rivière...
Mais ce qui nous a le plus marqué, c’est que notre hôte nous a vraiment fait rencontrer ses amis, sa famille et même ses étudiants (il est professeur au collège). Ils ont tous un très bon sens de l’humour et veulent nous faire goûter à tout. Nous avons par exemple essayé le durian, appelé aussi le King of fruits, qui pue tellement qu’il est interdit d’en manger dans les autobus ou d’en ramener à l’hôtel !

Ses étudiants appellent Daniel King Kong, car lorsqu'il a essayé de se trouver des sandales taille 13 (47 pour la France), les vendeurs lui ont dit d’aller au King Kong shop pour trouver la King Kong size !

Tous les soirs, nous sommes allés manger à l’extérieur avec ses amis et étudiants, mais le dernier soir, nous avons proposé de cuisiner quelques spécialités canadiennes... Bien que Hong Ka ait une cuisine plus que fonctionnelle, sa famille ne l’utilise que 2-3 fois par année pour les anniversaires ou le Nouvel An, autrement ils mangent toujours à l’extérieur.

Nous leur avons cuisiné du pâté chinois !!! Pour les non-Québécois, le pâté chinois est un plat traditionnel familial (on ne le trouve pas vraiment au restaurant…) qui ressemble au hachis parmentier, mais avec une couche de maïs au milieu. À servir impérativement avec du ketchup. Ce n’est donc pas de la grosse gastronomie, mais ça tient bien chaud l’hiver et tout le monde aime.

À faire au moins une fois dans sa vie : cuisiner du pâté chinois pour des Chinois ...

 Hong Ka nous a dit qu’il est très rare qu’il arrive à réunir autant de gens sous son toit, mis à part au Nouvel An. Nous étions donc très heureux d’avoir été aussi bien entourés pendant 4 jours.
Mais l'échange culinaire a atteint son summum quand Hong Ka nous a invités dans un restaurant Steamboat. Cela consiste à faire cuire n'importe quoi dans une marmite de porridge au riz...


En quelques jours, nous nous sommes faits de vrais amis. Nous attendrons avec impatience leur visite chez nous, quand nous en aurons un !

Je vous écrit de Kuching, capitale de l'État de Sarawak (Malaisie) sur l'île de Bornéo. On y sera pendant 2 semaines et on s'organise déjà quelques séjours dans la jungle...   

lundi 10 octobre 2011

Aperçu éclair du sud de la Thaïlande

Après 10 jours à Bangkok, nous avions hâte de bouger, et ce, n’importe où. Jésabel avait entendu dire que Koh Lipe, une île tout au sud de la Thaïlande, était encore peu touristique, comparativement à Koh Phi Phi ou encore Phuket. Comme nous ne pouvions faire le voyage d’un seul coup, nous avons convenu de nous arrêter une nuit à Hua Hin à trois heures seulement en autobus de Bangkok.

Cette ville est une des plus vieilles stations balnéaires du pays, et c’est exactement ce que nous avons ressenti en arrivant. Les rues sont une succession de restaurants occidentaux et de bars où des femmes attendent leurs clients en bas, avant de les emmener à l’étage où on peut remarquer que toutes les fenêtres sont fermées… D’ailleurs, on voit de nombreux hommes de type européen accompagnés de Thaïs, pas forcément jeunes, pour aller au restaurant, pour se balader, pour faire des activités.

Cette ville m’a semblé très caricaturale du tourisme de masse en Thaïlande, puisque je ne suis pas allée à Phuket ou dans d’autres villes du Sud pour pouvoir comparer. 

Ce qu’on retient le plus de cet arrêt à Hua Hin, c’est notre soirée de combats de boxe thaïe (non, je ne me suis pas battue avec Daniel !), dans une toute petite salle de spectacle, où nous étions assis près du ring. Au début, on ne comprenait pas trop ce qui se passait car les deux adversaires font une sorte de danse, et se donnent des petites claques… et petit à petit le rythme s’accélère mais les prises et coups restent toujours d’une violence raisonnable. Par exemple, un des boxeurs a reçu un mauvais coup de coude au nez et a saigné pas mal, et comme le public n’a pas réagit, on a compris que ce n’était pas un coup qui était accepté et que le sang n’était pas quelque chose qui excite la foule, comme ça peut être le cas dans certains sports de combat.


Ce qui nous a le plus surpris, c’est que deux des combats étaient des combats…. d’enfants ! Je pense qu’ils avaient entre 8 et 13 ans. Au début nous étions un peu perplexes, car pour nous la boxe est considérée comme un sport assez violent, et même dangereux si on prend en compte les risques de commotion cérébrale. Mais les matchs étaient présentés de manière très respectueuse et les coups semblaient assez faibles… ça fait quand même un petit choc de voir des petits garçons s’envoyer des coups et se faire motiver par leur entraîneur comme de grandes personnes !

En route vers Koh Lipe   

Pour nous rendre à Koh Lipe, il faut prendre un ferry à Pak Barra qui passe seulement une seule fois par jour durant la basse saison, à 11 h 30 du matin. Le plus simple était donc que nous voyagions de nuit pour arriver le matin à Hat Yai (à la frontière avec la Malaisie), d’où on peut prendre le minibus pour Pak Barra.

Nous avons choisi de prendre le train entre Hua Hin et Hat Yai, un voyage de treize heures avec nos amis les cafards qui grouillaient sous nos pieds et parmi les vendeurs ambulants de nourriture. C’était quand même expérience intéressante, même si Daniel a passé la nuit à protéger notre territoire de l’invasion, ce qui nous a laissé peu de temps pour dormir…

Arrivés à Koh Lipe après encore 2 heures de minibus et 2 heures de ferry, nous avons réalisé que nous n’avions pas voyagé pour rien. L’île est toute petite, il n’y a qu’une grande rue bordée de petits commerces et restaurants, et aucune voiture n’y circule. Comme nous étions en basse saison, la moitié des hébergements étaient fermés, et les hôtels restants étaient à moitié prix. Nous avons pu alors nous offrir pendant 4 jours un bungalow directement sur la plage. Par contre, comme tout est importé du continent la nourriture est beaucoup plus chère … Heureusement, nous avons pu utiliser la  cuisine de l’hôtel pour nous préparer quelques petits déjeuners et soupers.

Notre bungalow

La vue de notre bungalow...


Les plages n’étaient pas non plus nettoyées, car ils attendent le mois de novembre quand la haute saison commence pour faire le grand ménage. En fait, on nous expliqué que la majorité des cochonneries provenaient de la mer qui les déverse de mai à octobre. D’ailleurs on peut voir la provenance des bouteilles d’eau, car les étiquettes indiquent l’Indonésie, la Malaisie, etc. On a aussi appris que les habitants originaires de cette île sont appelés les Gitans de mer, et sont un peuple cousin des populations des îles du Pacifique.

Nous avons fait du snorkelling avec nos masques et tubas, et c’était la première fois pour Daniel. On a loué aussi un petit kayak pour se promener, et une autre matinée on a arrangé une balade d’une demi-journée en bateau pour visiter les îles avoisinantes.



En fait, Koh Lipe fait partie du Parc national maritime de Tarutao, qui est censé protéger la faune et la flore… mais d'après ce que j'ai compris, depuis trois ans l’île se développe de plus en plus pour le tourisme, et même en basse saison on peut voir de nombreux bateaux à moteur circuler entres les îles pour le plaisir des touristes  - dont nous faisons d’ailleurs partie – ce qui me fait douter de la capacité du parc à vraiment se préserver.

Je suis toujours tiraillée entre l’envie de visiter ces lieux paradisiaques préservés et le désir de ne pas encourager le tourisme de masse dans ces espaces qui abritent encore de nombreux espaces naturels marins intacts… il faudra que je creuse un peu plus cette question durant la suite du voyage…

C’est à Koh Lipe que nous nous sommes séparés de Jésabel et de Bjorn après deux semaines de voyage ensemble. Nous voulions aller en Malaisie, et eux voulaient remonter vers le Nord de la Thaïlande. Malgré le fait que nous soyons d’excellents amis et que nous ayons vraiment une très bonne communication, on s’est aperçus que voyager à quatre peut parfois être assez compliqué, que ce soit au quotidien – choisir un restaurant, attendre quelqu’un aux toilettes, négocier un logement – ou que pour la conception de l’itinéraire en tant que tel. Bien que nous considérions tous être des personnes faciles à vivre, nous avons chacun une petite manie, quelque chose sur lequel nous bloquons ou que nous n’aimons pas… et puis chacun à notre tour nous avons des coups de fatigue, mal aux pieds, faim, etc.

Nous avons aussi des rythmes de voyage différents, et je pense aussi qu’il est plus difficile de faire du couchsurfing à qautre. Pour toutes ces petites raisons, nous avons décidé de ne pas organiser le reste du voyage ensemble, mais plutôt d’essayer de se croiser dans un pays lorsque cela sera possible.  

Bref, tout ça pour dire que ça nous a quand même appris beaucoup de choses sur notre manière de voyager – si on peut vraiment prétendre en avoir une ! – grâce à tous nos débats et discussions avec Bjorn et Jésabel.

Je vous écrit de Kuala Lumpur où nous avons passé une semaine et fait un petit tour à Singapour. Demain nous partons pour Kuching, sur l’île de Borneo. Nous y resterons 2 semaines, jusqu’au 25 octobre, puis nous irons au Cambodge.

jeudi 6 octobre 2011

Bangkok – se sentir touriste

Pour ceux qui suivent, même après 2 semaines sans nouveaux messages sur le blog, nous sommes arrivés à Bangkok le 17 septembre après une journée bien remplie à Hong Kong et Macau. Et nous n’étions pas prêts de nous coucher, car nous avons rejoint tout de suite nos deux bons amis Jesabel et Bjorn à l’hôtel qui étaient arrivés le matin même de Istanbul ! Cela faisait un an que je ne les avais pas vu, et sans surprise nous avions beaucoup de choses à nous raconter, et surtout à prévoir, puisque nous essayions de voir comment nos deux itinéraires de voyage pouvaient être compatibles.

nos très dynamiques compagnons de voyage : Jésabel et Bjorn

Daniel et moi avions prévu de faire notre demande de visa pour l’Inde, ce qui implique laisser son passeport à l’ambassade pendant 5 jours ouvrables. Or, nous avons déposé la demande seulement le mardi matin, et nous ne pouvions les récupérer que le lundi suivant, donc nous sommes restés 10 jours à Bangkok.

Selon tous les guides, le mois de septembre est la saison des pluie ... en fait quand nous avons réservé nos billets d’avion, nous n’avions pas vraiment regardé cette info… mais ce fût finalement à notre avantage car il y avait peu de touristes et il ne pleuvait que 1 ou 2 heures dans la journée, une excuse parfaite pour aller faire la sieste ou aller se faire masser énergiquement - les massages thaïlandais ne sont pas très relaxant, et visent surtout à étirer tous les muscles, à craquer toutes les articulations, et j’imagine à bien faire circuler le sang !

Durant ces 10 jours nous avons adopté un rythme beaucoup plus lent, mais nous sommes partis avec le sentiment que nous aurions pu rester moins d’une semaine… dans l’ensemble nous avons aimé Bangkok, mais cela reste une ville où on se sent très touriste, avec beaucoup d’infrastructures prévues pour les touristes. Mais je pense que si nous avons eu cette impression générale, c’est que nous n’avons pas fait de couchsurfing. Nous avons seulement eu 2 rencontres, mais ce n’est pas suffisant pour échapper au Bangkok des touristes, des tuk tuk qui nous interpellent, des tailleurs de costumes qui nous achalent dans la rue …

les fameux tuk tuk de Bangkok

Même quand nous pensions nous faire aider par un Thai sans contrepartie financière, nous n’étions en fait que tomber dans le panneau… Par exemple, nous nous promenions avec notre carte pour trouver un des bouddhas à visiter, quand un passant s’arrête gentiment pour nous aider à nous repérer. Il nous apprend qu’aujourd’hui est le Buddha Day décrété par le roi lui-même pour favoriser une meilleure connaissance du bouddhisme par les étrangers. Parmi les mesures de ce jour spécial, tous les temples sont gratuits, et on peut même admirer exceptionnellement le Buddha noir ou Lucky Buddha qui ne s’ouvre au public qu’une fois par année ! De plus tous les tuk tuk sont subventionnés par le gouvernement, et on peut faire tous les arrêts pour seulement 20 bht la journée (normalement on peut se faire charger 30 bht pour 1-2 km). Il nous précise aussi d’aller visiter un tailleur célèbre pour voir sa façon de travailler…. Et comme, on en parle, un tuk tuk arrive, prêt à nous faire visiter tous ces lieux. On embarque car de toute façon c’est seulement 20bht .
On voit le Buddha debout, et le Buddha noir, tout petit, dans la cour arrière d’une école…



un Bouddha debout
 
le bouddha noir serait le deuxième petit à droite...
Après un autre temple, et finalement le tuk tuk nous dépose devant un tailleur et on s’assoit à l’intérieur par curiosité plutôt que par une réelle envie de s’acheter un costume. Après être ressortis, notre chauffeur de tuk tuk tente de nous expliquer qu’il peut avoir des coupons d’essence à chaque fois qu’il dépose des touristes dans un commerce et que ceux-ci restent quelques minutes à l’intérieur. Mais comme nous n’avions pas trop compris, on rentre dans une deuxième boutique et on demande au vendeur des coupons d’essence ...

Bref à la fin de cette journée, où finalement on a bien payé les 20 bht pour 3 heures de trajet (+ 20bht de pourboire), on se dit qu’on a été chanceux de rencontrer quelqu’un qui nous appris que c’était Buddha Day et d’avoir pu aider le tuk tuk à se procurer des coupons d’essence…

Mais à Bangkok, rien n’est désintéressé… et après avoir parlé à quelques personnes et fait quelque recherche sur internet, j’ai appris qu’il n’y avait pas de Buddha Day, que tous les jours les temples sont gratuits et qu’il y a une dizaine de bouddhas noirs différents en ville…  Pourtant on ne s’est pas fait floué, mais c'est jamais agréable de se faire raconter des histoires, alors qu’on aurait pu tout simplement nous expliquer que si on s’arrêtait dans les commerces, le chauffeur aurait ses coupons, et nous une visite presque gratuite.

En voyage, c’est en fait délicat de trouver l’équilibre entre être ouvert à toutes les rencontres, quitte à être trop naïf, et être suspicieux au point de ne pas être capable de reconnaître quelqu’un qui est sincèrement aidant. De même, faut-il faire une recherche exhaustive sur chaque pays qu’on visite pour prévoir ce genre de situation, ou fait-il mieux partir sans trop d’idées préconçues, avec peu d’attentes, au risque d’avoir de mauvaises surprises…

En fait, je crois que je préfère arriver dans un pays, sans guide, sans savoir trop ce qu’il y a à visiter, à voir, à essayer, pour ne pas avoir une check list, car sinon j’aurais l’impression de visiter pour « vérifier » si tel temple, tel monument, telle place est bien fidèle à sa réputation. Je ne veux pas non plus passer mon voyage à me demander si je ne suis pas en train de me faire avoir à chaque fois que j’achète quelque chose, que je parle à quelqu’un. J’espère que mon gros bon sens sera suffisant, et je n’aurai qu’à pas trop me plaindre si j’ai manqué quelque chose ou si je me suis fait avoir.

Bon j’espère que je ne vous ai pas trop perdu avec mes réflexions, alors je vous laisse sur quelques photos.


un temple... lequel ? aucune idée !

le bouddha couché à Wat Po

kiosque à poutine de la blonde de Bruno Blanchet !!!
Je sais, j'ai pris un peu de retard dans la rédaction du blog.... je vous écrit de la Malaisie, à Kuala Lumpur, où Daniel et moi séjournons dans une famille chinoise qui nous promène partout et nous fait manger toutes les 3 heures ! C'est la saison des pluies sur la péninsule, mais encore une fois, c'est bien supportable et ça fait fuir les touristes.