Avant de partir en voyage, j’étais dans l’optique d’essayer de vérifier s’il était possible de toujours faire des choix de manière responsable tout en faisant du tourisme. Il faut se poser une multitude de questions : à qui va l’argent ? Qui sont les propriétaires de l’établissement (hôtel ou restaurant), des habitants du lieu ou des étrangers ? Est-ce que ma présence en tant que touriste à un impact sur l’environnement ou sur les populations locales ?
Bref, cela donne le tournis, et malgré les meilleures intentions du monde, les décisions sont souvent prises en fonction des prix… Par exemple, il est parfois plus économique de voyager par avion dans certains pays, plutôt que de prendre les transports locaux pour se rendre d’une ville à l’autre. On est conscient que le niveau de vie est bas, mais on négocie toujours à la baisse chaque prix avec les vendeurs ou avec les chauffeurs de tuk-tuk. On cherche à manger local le plus souvent possible dans les petits kiosques dans la rue, mais parfois on doit répondre à l’appel d’un bon hamburger frites sur une terrasse touristique. On veut sortir des sentiers battus, tenter d’aller là où les autres touristes ne vont pas, mais si on atteint ces zones encore peu fréquentées, est-ce qu’on ne contribue pas à les rendre populaires ?
C’est dans cet état d’esprit que nous avons décidé d’aller à Chi Phat, un village au cœur des montagnes Cardamom, uniquement accessible par bateau ou par moto. Cette communauté s’est lancée dans l’écotourisme avec le soutien d’une ONG étrangère – Wildlife Alliance – qui leur a permis de développer une association communautaire orientée vers la protection de leurs espaces naturels tout en offrant aux touristes une expérience différente.
L’organisation est maintenant autogérée par la communauté, et subvient à ses besoins grâce aux revenus générés par les visiteurs. Ils offrent plusieurs options de logement : un séjour en famille, en guesthouse, ou dans un bungalow. On peut réserver leurs itinéraires tout compris ou simplement louer une bicyclette pour visiter par soi-même le village. Mais il n’y a pas de sentiers balisés à l’extérieur du village, alors nous avons décidé de prendre un tour organisé en vélo de montagne dans la jungle.
L’organisme est très transparent, et présente le détail des coûts du prix total de l’itinéraire : on s’aperçoit rapidement que payer le juste prix n’est pas le choix le plus économe, puisque deux journées et une nuit en vélo de montagnes, avec guide, matériel et repas inclus reviennent à 124 $ US pour deux personnes. Mais tout est justifié, du prix des repas, à la location du matériel et au salaire des guides. Une partie des revenus est automatiquement reversée à la communauté pour l’éducation, la santé, les infrastructures communes et la protection de la faune et la flore.
Finalement, nous n’avons fait qu’une journée, car nous avons achevé plus rapidement que prévu le trajet de 33 km prévu initialement sur deux jours. C’était une journée bien intense, puisque c’était la première fois que nous faisions du vélo de montagne, et en plus… dans la jungle ! Pour faire honneur à ma réputation, je suis bien tombée quelques fois comme prévu (avec casque !). Daniel n’est pas tombé, mais s’est fait sucer le sang par une dizaine de sangsues.
| Pour atteindre notre premier bungalow sur une île, il faut se tirer soi-même sur une barque |
| Petite baignade dans la rivière |
| Pause déjeuner avec les guides |
| Le sentier facile, plus tard ça sera roches et racines |
| La récompense |
| Village sur pilotis |
Nous avons vraiment aimé ce petit séjour, mais Daniel précise qu’une journée de vélo de montagne, c’était en masse !
Si vous voulez en savoir plus sur le centre : http://ecoadventurecambodia.com/
Si vous voulez en savoir plus sur le centre : http://ecoadventurecambodia.com/
Je vous écrit toujours de Siem Reap, où je me fais manger par les moustiques. Aujourd'hui j'ai aussi jeté mon vieux T-shirt bleu, celui qu'on voit sur toutes les photos... Daniel dit aussi qu'il puait.
C'est vraiment intéressant ton analyse sur les choix de voyage ! Je trouve que ça apporte des nuances au discours "classique" sur l'écologie, qu'on a facilement tendance à assimiler à des réflexes à prendre, alors que les situations sont plus complexes.
RépondreSupprimerEn tous cas, continue bien à profiter de tes voyages ma cousinette, je pense fort à vous deux !