Petite rechute d’étudiante, plusieurs années d’études universitaires, ça laisse des traces (heureusement qu’il m’en reste, seulement 5 mois après avoir été diplômée !)
Alors le plus simple, c’est de me lancer. Parce qu’à Phnom Penh, j’ai surtout appris que je ne savais pas grand-chose de l’étendue des horreurs du régime de Pol Pot à la fin des années 70. Nos deux premières journées dans la capitale ont donc été consacrées à nous plonger dans l’histoire du Cambodge par la visite de la prison S21 et des Killing Fields.
De 1975 à 1979, les Khmers rouges ont instauré leur version du communisme : évacuation des villes, travail forcé agricole pour tous, bris des liens familiaux, destruction des lieux religieux, et surtout le massacre de plus de 1,7 million de leurs propres concitoyens.
Lorsque les Vietnamiens ont libéré la prison en 1979, ils ont découvert l’évidence des tortures et des meurtres commis par les Khmers rouges.
| La prison S21 est une ancienne école. Au premier plan, les installations de sport utilisées comme potences... |
| Une salle de classe réaménagée en cellules |
| Les Khmers rouges ont méticuleusement identifié chaque victime |
| Le règlement |
Pendant le régime khmer, de nombreux camps de la mort ont été organisés un peu partout dans le pays. Celui situé à une quinzaine de kilomètres de Phnom Penh est un des plus importants, et est aujourd’hui consacré à la mémoire des victimes. Le site est entièrement silencieux, et on le visite avec un audioguide qui n’épargne aucun détail sur les atrocités commises dans ces champs.
| Le monument à la mémoire des victimes, contenant leurs restes. |
| Même après avoir vidé les fosses, la terre relâche régulièrement des dents, des vêtements... |
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Mis à part ça, la ville est grouillante, poussiéreuse, mais très vivante. Sur le bord de la rivière et dans les parcs, on joue au badminton, au ballon, on suit des cours d’aérobie, on peut même assister le soir à des représentations de théâtre muet synchronisé avec la trame sonore d’un film. On passe son temps à se faire interpeller par les tuk-tuks, à zigzaguer entre les motos pour traverser les rues sans feux de circulation, et à éviter les ordures.
J’essaye de ne pas dresser un portrait trop caricatural, mais il est vrai que le pays est un des plus pauvres de la planète. On paye tout en dollars américains, et la monnaie locale n'est utilisée que pour les petites transactions de moins de 5 dollars...
Après cinq jours dans la capitale, même si j’apprécie la ville pour sa taille humaine, on ne s’habitue jamais à la mendicité, aux victimes des mines qui vendent leurs cartes postales pour survivre. Sinon, c’est qu’on est juste blasé.
Après cinq jours dans la capitale, même si j’apprécie la ville pour sa taille humaine, on ne s’habitue jamais à la mendicité, aux victimes des mines qui vendent leurs cartes postales pour survivre. Sinon, c’est qu’on est juste blasé.
Ne vous inquiétez pas, on s’est quand même amusés, notamment grâce à nos deux soupers avec Seylène et ses amies.
En tant qu'historienne je suis contente que tu parles de cette partie de l'histoire. Pour l'avoir étudiée, je comprends en partie ce que tu as pu ressentir en visitant les vestiges de cette période... Je trouve intéressant que tu précise que ces crimes ne sont pas restés lettre morte et que des jugements sont en cours, même si je ne comprends pas trop les implications que peuvent avoir les différence de termes entre génocide et crime contre l'humanité. Quelles conséquences à ces différences ?
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