dimanche 18 décembre 2011

Réconciliation au Rajasthan

Peut-être est-ce parce que nous nous sommes habitués à l'Inde, ou simplement le fait de sortir de Delhi, mais dès que nous sommes arrivés dans l'État du Rajasthan, nous avons immédiatement été charmés. Nous avons vraiment eu l'impression de changer de pays, avec ses paysages semi-désertiques, ses palaces et forts de Maharajas.

Jaipur - la ville rose

Jaipur est la capitale du Rajasthan est c'est sûrement notre destination préférée pour l'instant en Inde. En fait, le seul fait de marcher sur des trottoirs était un plaisir !


Le Hawa Mahal
Le fort d'Amber

Le palais d'Amber

Voyage en train - Jaipur vers Jodhpur





Jodhpur - la ville bleue

Même si Daniel a trouvé une nouvelle option sur l'appareil photo qu'il lui permet de faire un effet noir et blanc ou sépia, je vous confirme, la ville est bleue.

Le bazaar central




Le fort de Jodhpur

Ce monsieur fait partie du "décor" du musée du fort... son rôle est de présenter les vertus de l'opium, et d'en proposer !

Ceci est une "petite" ville selon les dimensions indiennes ! 
Udaipur - la ville romantique

Même si on essaye toujours d'éviter les lieux touristiques, parfois cela fait du bien de se reposer quelque temps dans un espace un peu plus concentré de voyageurs... la ville est tellement petite qu'on peut recroiser facilement nos nouvelles connaissances dans la rue ou dans un café et cela nous donne le sentiment d'être moins anonymes en Inde. En plus, on peut tout faire à pied, sans avoir à négocier à chaque fois un tuk-tuk !
Vous remarquerez que Daniel est toujours dans son trip noir et blanc, donc désolée pour le manque de couleurs...

Le city palace

Le lac Pichola

Petit déjà vu de Varanasi

Les ruines de Chittorgarh

J'espère qu'ils ne font pas de contrôles...

À l'intérieur, un escalier sans fin

Ce qui a beaucoup contribué à nous sentir bien au Rajasthan, c'est que nous sommes à chaque fois tombés sur de bonnes guesthouses, tenues par des familles sympathiques, et aussi parce que nous avons rencontré de nombreux voyageurs avec qui nous avons pu partager repas et visites.
De manière générale, nous avons trouvé difficile de rencontrer des Indiens, car à un moment ou un autre la discussion tourne toujours autour d'une boutique à visiter ou d'un service quelconque... Le seul moment où on peut vraiment avoir un échange sans ambiguïté, est lors de nos déplacements en train ou en bus, puisque à ce moment là, les Indiens sont des voyageurs comme nous qui ne cherchent qu'à tuer un peu le temps en discutant. J'ai aussi essayé de voir si on pouvait faire du couchsurfing en Inde, mais souvent je lisais sur les profils que certains hôtes recevaient des surfeurs pour faire des affaires, soit parce qu'ils ont un commerce eux-mêmes, soit en aidant leurs invités à "négocier" tout en se ramassant une petite commission au passage... Bien sûr, ce ne sont pas tous les hôtes qui sont mal intentionnés, mais cela m'a un peu découragée d'envoyer des demandes, surtout que l'hébergement est ridiculement peu cher : environ 500 roupies par nuit pour 2 personnes, soit 7 euros !

Par contre, on sent bien que nous sommes en haute saison, car c'est la première fois depuis le début de notre périple en Asie que nous devons réserver quelques jours d'avance les chambres, trains et bus. Nous avons même un guide de voyage, le premier que nous utilisons en 4 mois, car les villes sont tellement grandes qu'on ne peut pas juste débarquer dans une nouvelle ville sans aucun repère, ce qui ne nous avait pas perturbés en Asie du Sud-Est.

Nous venons d'arriver à Mumbai (Bombay) après 20 heures d'autobus. On s'était préparés mentalement au fait qu'elle soit encore plus grouillante que Delhi, mais finalement nous adorons ce que nous voyons. On ne réalise pas trop non plus que dans quelques jours nos quatre mois en Asie s'achèveront, même si on parle souvent de notre premier repas parisien, du fromage et de la charcuterie !

vendredi 9 décembre 2011

Le Taj Mahal n'est pas surévalué

Même bondé de touristes, de guides ambulants, de vendeurs de cartes postales, et au coût d'entrée de 750 roupies (le prix d'une bonne chambre d'hôtel), le Taj Mahal est fidèle à sa réputation : c'est beau, c'est majestueux. C'est aussi une belle histoire d'amour, car un empereur amoureux l'a construit au XVIIe siècle pour y faire reposer le corps de sa troisième femme, morte en accouchant de son 14e enfant.


La fameuse photo du Taj Mahal


Je m'assume touriste...

...mais je n'étais pas toute seule !

Le fort rouge d'Agra

La mosquée de Fatehpur Sikri, un village médiéval situé à une quarantaine de km d'Agra
Mais ce qui nous a permis d'apprécier pleinement notre séjour à Agra, c'est d'avoir pu passer autant de temps avec un couple d'amis belges - Elisabeth et Franco - rencontrés à Varanasi et qui se sont arrangés pour séjourner dans le même hôtel. On a pu se faire de bons petits restos, apprendre à conduire un tuk-tuk avec notre chauffeur préféré (à qui Daniel a d'ailleurs tenté de me vendre contre un chameau !), et se raconter nos histoires de voyage, puisqu'ils font eux aussi un tour du monde pendant un an !

Les Indiens appelaient Franco Alibaba, et Daniel Bodyguard - on se revoit à Montréal les amis !
New Delhi

La capitale de l'Inde ne fera sûrement pas partie de notre top 10 du voyage. Elle est tellement polluée qu'on le goûte dans sa bouche, qu'une couche de poussière se dépose sur notre peau, et qu'on mouche du noir... Heureusement qu'il ne faisait pas chaud !
Nous n'avons pas fait énormément de visites, mais nous avons surtout passé du temps avec ma bonne amie Anamaria qui fait un stage au bureau du droits des femmes de l'ONU et avec JF le chef cuisinier de l'ambassade canadienne. Nous avons plutôt eu la perception des expatriés de New Delhi qui sont surtout regroupés dans le Sud de Delhi, partie de la ville entièrement réarrangée par les Britanniques avec de grandes artères lors de la colonisation.


Nous avons déjà accumulé de nombreuses heures de voyage en train. Mais attention, il faut réserver en avance, car nous avons rencontré de nombreux voyageurs bloqués dans une ville car il n'y avait plus aucune place, sur aucun train...

La jungle humaine à 95 % masculine
Le Main Bazaar, on ne voit pas très loin à cause du smog 
À Delhi, on s'est sentis bousculés, fixés du regard et considérés comme des portefeuilles ambulants. J'ai moins été harcelée dans la rue, car ils s'adressent toujours à l'homme pour faire des affaires, et c'est donc Daniel qui a eu la tâche de décliner les nombreuses offres reçues...

Holy Chaos (titre de Daniel : Holy Shit)

Varanasi est une des villes les plus sacrées d’Inde, où chaque jour de nombreuses personnes viennent laver leurs péchés ou viennent brûler le corps de leurs proches sur les rives du Gange. C’est aussi notre première destination en Inde et sûrement celle qui pour l’instant nous a le plus étonnés depuis le début de notre voyage !

La première chose à laquelle on doit penser à Varanasi, c’est "où marche-t-on ?", car il faut zigzaguer entre ses rues étroites pour éviter vaches et bouses de vache, chèvres, motos, bicyclettes, pisse humaine et animale, déchets, etc. Si parfois on tente de s’arrêter pour regarder plus haut que le bout de nos pieds, on est vite entraîné par un flot humain pour constater que nous sommes perdus quelques rues plus loin.

La meilleure façon de se repérer reste encore de longer les ghats (quais) du Gange, qui à cette période de l’année sont accessibles à pied, puisque durant la mousson le niveau de l’eau est trop haut.

Nous avons passé en tout cinq nuits à Varanasi, ce qui nous a permis d’apprendre à gérer ce qui doit bien être notre premier gros choc culturel de ce voyage. On a beau être fasciné par tout ce qu’on voit, sortir de l’auberge restait tout de même une aventure en soi, puisqu’une heure de balade à pied est sûrement équivalente en intensité à une journée de promenade en Asie du Sud-Est : les odeurs, les étalages, les animaux, les religieux en transe, les gens qui dorment par terre, les mendiants, les charmeurs de cobra, les bateaux, les cerfs-volants, les rickshaws… Tout est déroutant, à un point inexplicable.
Vue de notre auberge

Une rue de la vieille ville

Chaque jour, les fidèles se réunissent pour la cérémonie

On se lave et on lave ses vêtements directement dans le Gange

On avance plus vite à pied qu’en tuk-tuk
Ce ghat est le principal lieu de crémation de Varanasi, où 200 à 300 corps en provenance de tous les coins de l'Inde se font brûler chaque jour. Le membre de la famille qui allumera le feu avec le feu sacré éternel de Shiva (le même qui brûle depuis 3000 ans) doit d’abord se raser entièrement le visage et les cheveux et se vêtir de blanc.

 J’apprends à manier le cerf-volant avec un enfant qui m’a repéré dans la rue avec mon cerf-volant.
Je m’attendais aussi à voir plus de touristes à Varanasi, et il m’a semblé que nous n’étions pas beaucoup considérant que nous sommes en haute saison. Il y a aussi de nombreux touristes qui viennent ici en quête spirituelle, et qui participent activement à toutes les cérémonies et bénédictions au bord du Gange. Si beaucoup semblent en transe – autant Indiens que touristes – c’est parce qu’il est possible d’acheter légalement de la drogue aux comptoirs accrédités par le gouvernement...

Mais l’avantage de commencer l’Inde par Varanasi, c’est que maintenant, les villes que nous visitons semblent soudainement plus paisibles !

Nous sommes dans l'État du Rajasthan, à Jaipur, la ville rose. On a vraiment l'impression de changer de pays, en seulement cinq heures de train.