Déjà au Népal. Quand nous sommes arrivés au Japon en août dernier, le Népal, c’était encore loin, un autre voyage. Nous avons débarqué à Katmandou sans trop réaliser ce qui nous arrivait, surpris d’atterrir dans l’Himalaya, après deux mois en Asie du Sud-Est où nous avions commencé à nous habituer.
Katmandou a été sûrement la ville qui nous a le plus dépaysés avec ses rues étroites, ses petites portes, ses immeubles pas plus hauts que 3-4 étages, ses nuits fraîches, ses klaxons, ses vaches nomades et ses nombreux temples hindous et bouddhistes. Katmandou est située dans une vallée, ce qui a pour conséquence que c’est une des villes les plus polluées du monde, et on l’a tout de suite senti en arrivant. En fait, tant qu’on est dans la ville on oublie qu’on est dans les montagnes, et c’est seulement quand on visite un temple en hauteur qu’on réalise qu’on est entouré par la plus grande chaîne de montagnes du monde.
Nous étions censés passer les premières nuits chez un couchsurfer, mais comme nous n’avons pas réussi à le rejoindre en sortant de l’aéroport, nous avons pris une chambre à Thamel, le quartier touristique de Katmandou. À vrai dire, nous avions besoin de nous constituer une petite bulle, car dehors cela semblait grouiller de partout et parfois il faut savoir s’accorder un peu d’espace personnel pour mieux apprécier l’extérieur. Mais nous sommes quand même allés souper avec cet ami couchsurfing et un de ses amis, ce qui nous a donné l’occasion les bombarder de questions sur le Népal. Son ami est guide professionnel, et est allé une bonne vingtaine de fois au camp à la base de l’Everest. La montée prend 8 jours, et même si ce n’est même pas l’expédition vers le sommet, de nombreuses personnes meurent à chaque année du mal aigu des montagnes. Et il nous a confirmé, que rien, ni l’âge, ni la forme physique ou l’expérience ne peuvent protéger de cette maladie. Après nous avons parlé des routes au Népal, et ce n’est pas plus rassurant, surtout pour Daniel qui n’est pas un fan des hauteurs (ceci est bien sûr un euphémisme)…
Mis à part ces quelques mises en garde, nous avons vraiment adoré la ville, même si elle n’est pas du tout reposante.
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| La vue sur la vallée de Katmandou, avec pour arrière-plan les neiges éternelles de l’Himalaya |
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| Le temple aux singes – bouddhiste |
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| Moment de prière au temple |
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| Il faut tourner autour du temple dans le sens des aiguilles d’une montre en faisant rouler ces cylindres qui semblent apporter la bonne chance |
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| Complexe de temples à Patan |
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| Bouddhanath – un autre temple bouddhiste |
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| Et pourtant ce n’est pas une rue piétonnière… |
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| Ils poseront volontiers pour vous pour 50 roupies |
Les mois de novembre et décembre constituent la haute saison, puisque le ciel est dégagé et qu’il ne fait pas trop chaud pour faire du trekking. En ville, il faisait 10-15 °C la nuit et le matin, et dans la journée cela remontait à 20 °C. Nous avons aussi été surpris de constater que près de la moitié des touristes sont des retraités (mais bien actifs), alors qu’en Asie du Sud-Est la majorité des touristes étaient assez jeunes.
Pokhara dans le brouillard
Nous n’avions pas initialement prévu faire du trek au Népal, car nous n’avions que deux semaines, pas vraiment de vêtements chauds, et pas suffisamment de motivation. Eh oui, il est possible d’aller au Népal, même sans l’intention de faire un trek. Nous sommes quand même allés à Pokhara, la ville relais pour les treks dans l’Annapurna. Daniel s’était préparé mentalement à l’idée qu’il allait prendre l’autobus sur les routes montagneuses, sans rebord, où les chauffeurs de bus et de camions trouvent quand même l’envie de se dépasser les uns les autres. Mais rien ne pouvait nous préparer à la première descente à la sortie de la vallée de Katmandou. Pour vous donner une idée, les routes sont tellement sinueuses que nous avons parcouru 200km en 7h ! Et c’est pourtant seulement depuis quelques années qu’elles sont asphaltées. Daniel a ainsi déclaré que plus jamais de sa vie il ne reprendrait cette route.
Arrivés sains et saufs à Pokhara, nous avons passé quatre jours à nous reposer, même si chaque matin nous étions fâchés de constater que le brouillard ne partait pas, et nous empêchait d’admirer les montagnes pour lesquelles nous étions venus nous émouvoir, où je m’imaginais verser chaque matin une larme en m’agenouillant devant la « grandiosité » de la nature et en remerciant les oiseaux de gazouiller (ou pas)...
Heureusement, nous n’avions pas organisé de trek (même un petit de trois jours), car même les Népalais nous ont dit qu’avec ce temps nous aurions marché pour rien tellement il n’y avait pas de visibilité. Bref, une bonne excuse pour faire de nombreuses grasses matinées.
Nous avons quand même fait une balade en vélo, une mini ascension à la Peace Pagoda (Pagode de la paix), et du rafting.
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| Le lac de pokhara |
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| On dirait les Laurentides… |
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| Peace Pagoda (Pagode de la paix) |
Pour quitter Pokhara et nous rendre à Chitwan, nous avons descendu la rivière Trisuli en rafting pendant 2 h avec des cascades de force 2+ et 3. Autant dire que pour Daniel, c’était de la rigolade, puisqu’il a fait du rafting au moins six fois au Québec avec des courants de force 4-5. Mais comme c’était ma première fois, c’était une bonne introduction et j’ai vraiment envie d’en faire plus. Fait intéressant, sur 16 personnes je suis la seule à être tombée dans l’eau, et en plus quand il n’y avait pas de courant… Pourquoi ? Tout simplement parce que Daniel m’a poussée, alors que je caressais l’eau pour en apprécier sa fraîcheur. Mais ma vengeance sera terrible...
(Au fait, Daniel ne lit pas le blog, donc si vous avez des suggestions de mauvais tours, n’hésitez pas à me les faire parvenir).
Mais je pense que la route l’a assez puni comme ça, car pour aller à Chitwan nous avons pris un bus local, dont les habitudes de conduite sont bien plus aventurières que celles des bus soi-disant touristiques…
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| C’est joli comme ça, mais sur le bord c’est moins drôle. |
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| Il faut parfois s’arrêter pour permettre aux camions de se frôler sur une route prévue pour une voie… |
Nous sommes au Parc national de Chitwan où le soleil est enfin sorti. Dans seulement quatre jours nous traverserons la frontière avec l’Inde.